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david sarel - Page 13

  • LES FAUSSES FERRARI DE LA MAFIA SICILIENNE

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    DOCU-FICTION

    Les Ferrari photographiées en illustration de ces textes son vraies. Mais après les faux sacs Vuitton, les faux polos Lacoste, les fausses montres Roleix, les faux parfums de luxe, de fausses Ferrari apparaissent sur les routes transalpines. Les contrefacteurs osent tout.


    Si cette note est qualifiée de docu-fiction, c’est parce qu’elle se termine par une interview fictive de l’avocat-pilote David Sarel, héros récurrent de mes romans, par le journaliste Sébastien Ménier que les lecteurs des aventures de David connaissent bien parce qu’il fait partie des amis proches du personnage principal.

    Mais la police italienne a ibel et bien nterpellé récemment les membres d’un réseau qui fabriquait et commercialisait de fausses Ferrari 328 GTB – le modèle de Magnum et celui qui servait de véhicule de fonction à Didier Pironi et Gilles Villeneuve lorsqu’ils pilotaient pour la Scuderia. 21 voitures ont été saisies. 14 avaient déjà trouvé acquéreur, étant précisé que plusieurs acheteurs étaient au courant de la supercherie. Ils agissaient comme receleurs et entendaient sans doute réaliser de belles marges en revendant les véhicules à des clientss plus naïfs. Car ces malfaiteurs achetaient les vraies fausses Ferrari à un prix défiant toute concurrence, 20.000 €.

    Un fait divers qui ne pouvait laisser l’avocat pilote David Sarel et le journaliste Sébastien Ménier indifférents. D’où l’interview réalisée pour le magazine Édicourse.

    Sébastien Ménier : de fausses Ferrari débarquent sur les routes italiennes. Que t’inspire cette affaire ?
    David Sarel (il arbore un sourire cynique) : d’abord, force est de considérer que le milieu change. Ferrari représente un mythe, particulièrement dans la culture transalpine. Dans un passé encore récent, la Mafia respectait certains principes. Qu’elle ose profaner un symbole comme Ferrari signifie qu’elle s’éloigne des traditions, qu’elle perd le sens de l’honneur, les valeurs qui valaient aux grands truands une véritable reconnaissance sociale. Dans le monde économique, les capitaines d’industrie laissent la place à de vulgaires financiers. Dans le milieu du banditisme, une évolution parallèle sévit. Ceux que les flics appellent les beaux mecs se font supplanter par des magouilleurs opportunistes.

    Sébastien Ménier : de fausses Ferrari vendues comme des vraies, c’est une contrefaçon, non ?
    David Sarel : absolument. La contrefaçon touche de nombreux secteurs. On pense traditionnellement aux métiers du luxe, au prêt à porter, aux parfums, aux montres, aux chaussures, à l’équipement de la personne. Mais de nombreuses branches de l’économie sont touchées. Les pièces détachées automobiles, les médicaments, les équipements électroménagers, les jouets, et bien d’autres choses encore. L’imagination des contrefacteurs n’a pas de limite.

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    Sébastien Ménier : le fait que l’industrie du luxe soit piratée ne limite-t-il pas la prise de conscience du public vis à vis de la gravité de ces faits ?
    David Sarel : hélas, si. Une partie du public considère la contrefaçon avec dérision parce qu’elle offre une vitrine qui touche le luxe et les riches. Qu’un lycéen porte une fausse montre Time O’Clock et un faux polo Lacoste pour épater la blonde la plus populaire de la classe qui s’affiche elle-même avec un faux foulard Hermès et un faux sac Vuitton, ça amuse certains. Il se trouvera même des individus pour avancer qu’au fond, les contrefacteurs font œuvre de justice social en mettant le luxe, ou tout au moins son apparence, à la portée des masses. Mais il ne faut pas oublier que certains produits contrefaits sont purement et simplement dangereux. Un capot de voiture qui ne se déforme pas correctement en cas de choc risque de blesser les occupants du véhicule. Un médicament qui n’a pas subi les tests imposés par la réglementation peut tuer. Tout comme un jouet qui ne satisfait pas à toutes les normes de sécurité. La contrefaçon s’avère dangereuse. Certes, d’aucuns railleront dans un esprit guignolesque cher à la société française la naïveté de l’acheteur d’une fausse Ferrari. Quelques mesquins se réjouiront qu’une poignée de personnes un peu plus aisées que les autres aient perdu de l’argent dans l’affaire. Mais leur sourire s’effacera bien vite si un de ces véhicules artisanaux vient s’écraser contre leur propre voiture parce que son système de freinage ou sa tenue de route s’avèrent défectueux. Sans compter les conséquences économiques de la contrefaçon.

    Sébastien Ménier : peux-tu préciser ?
    David Sarel : le luxe, les marques de prestige, représentent une garantie de qualité, de savoir-faire, mise au service de l’acheteur. Au-delà même de sa clientèle, le luxe et les marques constituent une richesse pour un patrimoine national. Des salariés particulièrement compétents, exceptionnels dans leur secteur, travaillent pour les firmes qui exploitent des marques synonymes de grand qualité. L’acte de contrefaçon met leurs emplois en péril. Le contrefacteur n’est qu’un méprisable copieur incapable d’innover et de respecter les critères qui font le succès de la marque haut de gamme. La contrefaçon, c’est le contraire d’une économie loyale et saine, le piratage par des malfaiteurs des efforts, des talents et de l’investissement personnel de travailleurs d’élite.

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    Sébastien Ménier : n’est-ce pas un signe de réussite pour une marque de subir les assauts des contrefacteurs ? Les Automobiles Vivia sont copiées, je crois ?
    David Sarel : avoir sa marionnette aux Guignols signifie exister au plan médiatique. Il en est de même en matière de contrefaçon. Les auteurs de ces faits ne copient que les marques qui tiennent le haut du pavé, donc c’est effectivement un signe d’aboutissement des efforts de ceux qui oeuvrent à la promotion et à la pérennité d’une gamme. En ce qui concerne Vivia, une firme dont je défends les intérêts, nous nous inquiétons actuellement de contrefaçons en Chine et en Indonésie. De fausses GT Côte Sauvage ont été repérées dans ces régions. Nous ne connaissons pas de cas de fausses Vivia en Europe, ce qui ne signifie pas qu’il n’y en ait pas. Par contre, un vrai coupé 2000 sorti des usines Vivia a été impliqué récemment dans un accident grave. Le conducteur a freiné, il n’a pas pu ralentir son véhicule et il n’a pas évité l’accident. La cause du sinistre résulte des plaquettes de freins qui venaient pourtant d’être changées dans un garage non affilié au réseau des concessionnaires de la marque. L’expertise a révélé qu’elle étaient fabriquées en herbe concassée. Elles ne pouvaient pas résister à un gros freinage. Elles étaient arrivées chez des fournisseurs de pièces détachées qui ne savaient pas qu’ils vendaient des produits contrefaits et dangereux. Un accident qui démontre que la contrefaçon, ce n’est pas toujours drôle.

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    NOTE MODIFIÉE LE 20 septembre 2014

     

    Retrouvez David Sarel, quelques années plus tôt, aux prises avec d’autres dérives du monde automobile.  LE PACTE DU TRICHEUR.

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    David est aussi le héros de nombreuses nouvelles policières accessibles gratuitement, dont une recette de crime parfait http://bit.ly/1l7SOft

     

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    Thierry Le Bras

  • DAVID SAREL DÉNONCE L’ARNAQUE

    Un docu-fiction qui prouve que les avocats sont utiles même avant que leurs clients comprennent ce qui se prépare à leur préjudice...

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    Les escrocs ne manquent décidément pas d’imagination. 
     
    L’avocat-pilote David Sarel vient de rendre un grand service à un de ses clients, Rick Ducellier. Sans une conversation anodine intervenue à la fin d’un rendez-vous professionnel aux bureaux parisiens du Cabinet d’avocats Trélor – Sarel – Larivière et associés hier matin, le frère cadet de la célèbre championne de tennis perdait sa voiture.
     
    Rick a eu de la chance. Il n’était pas venu voir son avocat pour évoquer les modalités de vente de sa voiture, mais afin de travailler sur des opérations relatives à la chaîne de clubs de sport qu’il a créée avec sa sœur.

    - Ça y est, j’ai vendu mon cabrio Vivia 3000 S, lança-t-il à David juste avant de prendre congé. Il était temps. Mon 4x4 Vivia Aventura est arrivé. J’en prend livraison cet après-midi. J’ai vendu le cabrio 3000 € de plus que la reprise que j’avais négociée avec le concessionnaire si je ne parvenais pas à le vendre moi-même. Tu vas rire, mon cabrio part à Abidjan. Toi qui es l’avocat des Automobiles Vivia, tu devrais les encourager à installer plus de concessionnaires là-bas. J’ai reçu six propositions venant de Côte d’Ivoire à la suite d’une annonce que j’avais passée sur internet.

    - Tu as encore ton cabrio ? interrogea David.

    - Oui, un agent mandaté par mon acheteur ivoirien vient la prendre demain. Il l’amène au Havre et elle va partir en Afrique par bateau d’après ce que j’ai compris. Ils sont réglo. J’ai déjà été payé.

    - Comment ? s’inquiéta David.

    - Par virement. Ils m’ont demandé mes coordonnées bancaires. J’étais un peu inquiet. Mais j’ai vérifié sur mon compte ce matin avant de venir te voir ; les 32.000 € ont bien été crédités.

    - Par virement ou par chèque ?

    - Ben, par virement je pense. Moi, j’ai consulté mon compte par téléphone. J’ai juste entendu qu’il y avait un crédit de 32.000 € arrivé sur mon compte hier.

    - Je vois. Je vais t’expliquer ce qu’ils ont fait. Surtout, tu ne leur donnes pas la voiture. Tu es victime d’un mécanisme d’escroquerie pour lequel plus de 1.500 plaintes ont déjà été déposées ces dernières semaines. Ils n’ont pas effectué de virement sur ton compte. Ils ont déposé un chèque.

    - Chèque, virement, du moment que je sois payé, ça m’est un peu égal.

    - Sauf que le chèque a été volé et qu’il va être contre-passé dans deux ou trois jours. Contre-passé, ça veut dire débité si tu préfères. En fait, les escrocs opèrent avec des chéquiers volés. Tes coordonnées bancaires leur ont permis de savoir dans quelle banque et sur quel compte déposer le chèque. Dans un premier temps, ta banque l’a crédité. Toi, en contrôlant ton compte par téléphone, tu as juste entendu parmi tes opérations du 26 février « un crédit de 32.000 € ». Mais quand le fameux chèque volé va être présenté à la banque du vrai propriétaire du chéquier, il va être boulé avec la mention « opposition, chèque volé ». Quand l’info va remonter à ta banque, elle va annuler le crédit de 32.000 €. Mais ta voiture sera partie dans la nature, sans doute sur un cargo qui aura déjà quitté les eaux territoriales, et tu ne la reverras jamais. Donc, sauf si tu tiens à offrir ton cabrio à une bande f’escrocs, tu la vends 29.000 € au concessionnaire Vivia, et tu préviens la police qui arrêtera le prétendu agent mandataire quand il viendra prendre livraison de ton cabriolet. Bon, avant tu vas voir ta banque et tu vérifies l’origine de la remise.

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    Vérification faite, le crédit provenait bien d’un chèque volé. Sur les conseils de David, Rick a prévenu la police. Mais aucun agent mandaté ne se présenta au rendez-vous de livraison du véhicule fixé ce matin à Neuilly sur le parking d’un des clubs de sport de Rick et Caroline. Le mandataire sentit-il le piège ? Est-il en fuite ? A-t-il déjà été interpellé dans une autre affaire ? Rick et David ne le sauront sans doute jamais.

    Rick a communiqué à David le premier message reçu de son acheteur :

    "Bonjour Mr ou Mme

    Je suis Monsieur XXXXXXXXX Directeur d'une société de ventes et locations de véhicules d'occasion ( AUTO XXXX ).

    Nous achetons des véhicules haut de gamme dans le monde. Suite à d’énormes recherches sur Internet, je suis tombé sur votre véhicule qui m'intéresse et donc je voudrais vous l'acheter pour approvisionnement de mon parc sis à Abidjan.

    Pour cela, je voudrais plus de renseignements sur votre véhicule, des photos et savoir aussi
    si votre prix de 32.000 € est à débattre.

    Ce qui est de ma part, c'est de vous informer que je règle mes factures par VIREMENT BANCAIRE. A savoir si cela vous convient.

    J'ai voyagé beaucoup à travers le monde et cela ma permis de me faire des contacts , donc pour ce qui est du transfert de la voiture ne vous inquiètez pas. Je le prends à ma charge, car j'ai des connaissances dans le milieu du transite.

    Alors après, le crédit de vos fonds je vous communiquerai le nom de l’agent que je mandate et qui viendra chercher la voiture.

    Faites moi savoir si votre véhicule est disponible immédiatement.

    JE VOUS ASSURE UNE COLLABORATION SINCERE ET FRUCTUEUSE.
    JE RESTE A VOTRE DISPOSITION POUR D'EVENTUELLES INFORMATIONS.

    RECEVEZ MES SALUTATIONS LES PLUS DISTINGUEES

    DIRECTEUR DES VENTES

    Mr XXXXXXXXX"

    Rick avait envoyé des photos de son cabriolet par mail et indiqué que le prix n’était pas à débattre.

    L’autre avait accepté de payer les 32.000 €, un prix légèrement supérieur à la côte du véhicule. Mais pourquoi discuter quand on paye avec un chéquier volé ?

    Sans les conseils de David, l’arnaque était tout près de réussir.

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    - J’ai d’autres messages dans le même style, rappela Rick à David.

    - Et bien nous allons nous amuser un peu, plaisanta David. Voici ce que tu vas répondre à ces bandits :
      
    "Monsieur,

    C'est avec le plus grand intérêt que j'ai pris connaissance de votre message.

    C'est fou comme ce cabriolet Vivia 3000 S intéresse les Ivoiriens.

    De quoi conseiller au groupe Vivia d'intensifier son implantation dans la région. Le marché semble en effet particulièrement porteur pour ses modèles.

    Mais voilà. Une chaîne de télévision française vient de dévoiler un processus d'arnaque émanant de certains réseaux constitués par des Ivoiriens. La méthode ressemble beaucoup à ce que vous proposez. Bien sûr, vous ne faites sûrement pas partie d'une telle association de malfaiteurs. Mais dans le contexte actuel de l’ère suspicieuse, vous comprendrez que je refuse votre généreuse proposition.

    Salutations distinguées. "

    Tout à l’heure, Rick a adressé un mail à David.

    - J’ai bien expédié le message à tous les auteurs de propositions douteuses. Un d’eux m’a répondu. Je te mets le texte en pièce jointe …

    TEXTE DE LA PIÈCE JOINTE :

    "Tu es un malin toi. J’aimerais bien discuter avec toi, mais pas dans ton pays parce que je voudrais pas que tu préviennes les policiers de chez toi pour qu’ils m’attrapent et me mettent en prison.

    Amicalement quand même

    XXXXX"

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    QUELQUES LIENS A SUIVRE

    Guerre, sport, école et vie quotidienne mijotent un vocabulaire épicé http://bit.ly/1Hcn17g

     

    Marâtres, arnaques et petits meurtres  http://bit.ly/1LmtFfa

     

    Quand le crime paye  dans le sport et ailleurs ; les recettes de Brice Bolonié   http://0z.fr/110Cx

     

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    Thierry Le Bras

  • ICÔNES DES SEVENTIES

    Des voitures, des vinyles, un tourbillon d’insouciance

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    Avant d’allumer le feu sur la piste, les pilotes des seventies écoutaient avec plaisir les chansons des leurs vedettes préférées que diffusait la sono du circuit.

    Éric Trélor, personnage récurrent des Aventures de David Sarel, évoque des souvenirs des seventies avec son fils Fabien et un ami de ce dernier, Jeremy, qui apparaissent  dans Chicanes et dérapages de  Lorient au Mans (1). Éric se rappelle ici le temps où il pilotait une Alfa Romeo flamboyante, l'époque de l'insouciance de sa jeunesse, des copains, des soirées  à Larmor Plage, de l'enthousiasme des seventies... 

    - Quelle musique écoutais-tu à l’époque ? interroge Fabien.

     medium_J_AI_UN_PROBLEME_VINYLE.2.jpg- Moi, j’écoutais surtout du Sardou et du Sylvie Vartan, raconte Éric. J’aimais à peu près tout de Sardou, notamment Le France, J’accuse, Le bon temps c’est quand, Je vais t’aimer… Il possédait un répertoire très riche en fait. Il faisait un spectacle par an au Palais des sports à Rennes, et j’allais toujours le voir. J’adorais aussi Sylvie Vartan. Une femme et une chanteuse fascinante. Elle était encore mariée avec Johnny à cette époque. D’elle aussi, j’aimais tout le répertoire. De La Maritza à L’amour c’est comme les bateaux en passant par Baby Capone, J’aimais beaucoup Mon testament aussi. Sylvie l’a enregistrée sur le même 45 tours que Comme un garçon . J’ai rêvé Que sur un grand mur blanc Je lisais Mon testament A tous mes amis Je laisse bien peu L’occasion de souffrir A mes ennemis Je laisse bien mieux L’occasion de mentir C’est tellement juste comme analyse. Les paroles retracent si bien le cynisme des rapports humains. Dommage que cette chanson ne soit pas reprise aujourd’hui.

     - Et Johnny ? demande Jeremy. Mon père en était fou quand il était jeune et il va encore le voir en spectacle. Pourtant, il est devenu notaire, pas vraiment le genre à casser des fauteuils dans les salles.

     medium_GABRIELLE.jpg- Si bien sûr. Johnny, c’était déjà un mythe, et pas que pour les blousons noirs. Je l’aimais aussi. Surtout quand il chantait J’ai un problème avec Sylvie, mais pas seulement. Gabrielle par exemple, c’était irrésistible. L’été 1976, j’étais allé à un de ses concerts avec Mikaël et Ronnie qui était un vrai fan. D’abord, tout le monde était debout. Les numéros de places ne servaient à rien. Les premiers arrivés devant, les autres derrière. Heureusement que nous avions peur d’être en retard. Nous nous sommes trouvés dans les premiers rangs. Johnny se défonce en scène. Tu ne peux pas rester indifférent. Et quand la salle était bien chauffée et qu’il chantait : Dix ans de chaînes sans voir le jour, C'était ma peine forçat de l'amour Et bonne chance à celui qui veut ma place {oui ma place} Dix ans de chaîne sans voir le jour C'était ma peine forçat de l'amour J'ai refusé, mourir d'amour enchaîné Toute la salle levait les poignets comme si chaque spectateur était enchaîné. Tout le monde reprenait « mourir d’amour enchaîné » avec lui. C’était comme un sort sur la foule, une communion totale entre l’artiste et ses fans. Tu ne pouvais pas faire autrement.

     medium_VINYLE.gif- Ma mère aimait beaucoup Claude François, ajoute Jeremy. Elle a gardé précieusement ses vieux vinyles et racheté les nouveaux supports CD et DVD de ses chansons et spectacles. Mais mon père n’en parle pas trop en bien…

     - Je n’ai jamais accroché aux chansons ni aux spectacles de Claude François non plus, reconnaît Éric. Il était travailleur, exigeant, novateur, mais en matière de variétés comme dans toute discipline artistique, il existe un feeling qui passe ou pas avec ce que fait l’artiste. Je suis comme ton père. Je n’aimais pas vraiment. De toute manière, je crois que c’était surtout les filles qui l’adoraient

    . - Vous aviez un point commun avec ces artistes, lance Jeremy. La passion des bolides.

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    - Oui, c’est vrai, on peut dire ça, répond Éric. Johnny adorait les voitures puissantes et rapides. Il en a possédé pas mal, notamment une Lamborghini Miura. Durant leurs tournées, Michel Sardou, Johnny et Sylvie Vartan utilisaient souvent des Rolls parce qu’elles étaient confortables et sûres. Quelquefois de grosses américaines aussi. Quelques mois plus tard, Michel Sardou se laisserait tenter par une petite bombe, la Golf GTI, pour ses déplacements en région parisienne. Johnny quant à lui avait déjà participé à pas mal de courses dont le  Rallye de Monte-Carlo sur une Ford Mustang.

    - Quand je participe à une course, avoue Fabien, j’aime bien entendre des musiques que j’aime, même si ce n’est pas que « toute la musique que j’aime » avant le départ. Et toi ?

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    - Pareil. La sono diffusait souvent des bandes musicales avant la course ou avant les essais. En côte par exemple, les montées de course commençaient souvent vers 14 heures le dimanche après-midi. Quand j’entendais du Sylvie Vartan ou du Sardou à ce moment-là, je me disais que c’était de bon augure pour le résultat. En plus ça me détendait, car lorsqu’on est dans la file de voitures en bas du circuit en attendant que l’épreuve commence, on se sent quand même un peu stressé.

     - C’est à peu près le moment où tu as connu Yannick, non ? questionne Fabien.

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    - Absolument, répond son père. Yannick était un fan absolu de Johnny. Il ne roulait pas en Rolls, ni en Lamborghini, ni en Mustang, mais dans une vieille 4L orange. Il travaillait souvent sur les tournées de Johnny et de Sylvie. Il se coiffait comme Johnny, portait des blousons de cuir noir et des tiags, un gros médaillon et un ceinturon… C’était – et c’est resté - un type très sympa. Je venais de finir mes études et je commençais à travailler comme avocat stagiaire. Daniéla (2) le connaissait et me l’avait adressé parce qu’il n’arrivait pas à se faire payer son cachet par un producteur véreux pour qui il avait tourné un rôle secondaire dans un film. Bien que parisien, Yannick venait souvent à Larmor Plage parce que sa grand-mère s’y était retirée. Donc, lorsqu’il avait quelques jours de congés l’été, nous le voyions débarquer. Quand il faisait la fête avec nous, la soirée se terminait invariablement par ses exercices d’imitation de Johnny. Il possédait un charisme réel et avait parfaitement assimilé la gestuelle de l’idole.

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    Il nous avait confié que si un jour il devenait une vedette, il chercherait une Lamborghini Miura, comme celle qu'avait possédée Johnny. A défaut d'en faire une star, un copain qui exploitait un restaurant grill à Larmor Plage lui demandait d’animer la salle en fin de soirée quand il venait dans le coin. Lorsque notre Yannick-Johnny se défonçait sur le dernier couplet de J’ai oublié de vivre, A force de courir sur les routes du monde Pour les yeux d'une brune Ou le corps d'une blonde A force d'être enfin sans arrêt le coupable, Le voleur, le pilleur, le violent admirable J'ai oublié de vivre, j'ai oublié de vivre, Oui, j'ai oublié de vivre, j'ai oublié de vivre. Quand, en sueur, il s’agenouillait, qu’il lançait la tête en arrière et que ses yeux dirigés vers le ciel exprimaient un désespoir intense, qu’il cherchait sa respiration comme un boxeur sonné après la dernière note du disque original sur lequel il effectuait sa prestation, il souffrait vraiment comme son modèle. D’ailleurs, Ronnie, notre spécialiste es-Johnny, le décrétait tout à fait crédible. Yannick-Johnny n’est jamais devenu une star du rock. Mais il a tout de même fait carrière comme animateur ensuite. Sa passion a guidé sa vie professionnelle.

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    NOTES MODIFIEE LE 16 MAI 2015

    QUELQUES  LIENS A SUIVRE :

    (1) Un polar dans l'univers de cette nouvelle, au bord d'une piste de Rallycross  http://bit.ly/29fHooI

    Flash-back dans l’univers un peu fou de jeunes pilotes des seventies  http://bit.ly/2bAFnbr

    Mon interview sur Monsieur Vintage http://bit.ly/1w6ZleA

     

    1964, une autre époque avec des voitures tellement plus attachantes et une vie tellement plus simple… http://bit.ly/1iY1Yfh

     

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    Thierry Le Bras

     (1) Daniéla Merle, personnage récurrent des Aventures de David Sarel. Elle exerce le métier de comédienne et est l’épouse de l’ancien pilote de Formule 1 Freddy Vivien, autre personnage récurrent de cette série de thrillers.